Les dramatiques conséquences du Covid-19 sur Chiang Mai et ses environs
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La propagation du coronavirus à travers le monde n’aura épargné aucun pays. L’Organisation Mondiale de la Santé la qualifiant alors de pandémie mondiale.
En quelques mois, elle aura donc ravagé tous les continents et n’aura épargné aucune population. Et ce printemps 2020 fut particulièrement mortel au sein de la vieille Europe, comme aux États-Unis, en Russie et dans les pays entourant le golfe Persique.
Alors qu’aujourd’hui, la pandémie frappe lourdement au Brésil, en Inde et toujours sur le continent américain, il semblerait que les contrées d’Asie du Sud-est l’aient subi à moindre mesure.
L’Asie du Sud-est légèrement épargné
Quelques mois après la vague de contaminations mortelles subies par les populations du monde entier, on peut en effet constater que les pays de l’Asie du Sud-est ont vécu la pandémie moins dramatiquement que la France, l’Espagne, l’Italie ou les États-Unis pour ne citer qu’eux.
Et si des signes de seconde vague font trembler les spécialistes de ces derniers pays, avec l’apparition de nombreux clusters dans chacune de ces contrées, l’Asie du Sud-est ne semble pas, jusqu’à maintenant, concernée.
C’est un fait étrange, d’autant plus que les pays la composant comme la Thaïlande, le Laos, le Vietnam ou le Cambodge, ne se trouvent qu’à quelque deux-mille kilomètres des frontières chinoises, d’où est apparu le virus en décembre dernier.
Mais il y a plusieurs raisons au fait que ces pays n’aient eu à faire qu’à peu de cas de contaminations et très peu de cas mortels, en comparaison avec l’occident. La 1re de ces raisons est le port constant du masque de protection dès les premiers signes de contamination annoncés par la Chine.
Les Asiatiques y sont habitués et n’ont pas attendu l’arrivée de l’épidémie pour porter un masque, puisqu’ils l’utilisent régulièrement pour lutter contre l’air irrespirable à cause de la pollution. La 2e raison est que les Asiatiques ne se saluent aucunement en se faisant la bise ou en se serrant la main.
Cela peut paraitre futile, mais en cas de propagation d’un virus, cela fait parti des gestes barrières les plus primordiaux. La 3e est encore à l’étude, mais il semblerait qu’un climat chaud soit néfaste à la durée de vie du Covid-19.
Les raisons sont donc nombreuses et les scientifiques en retireront sûrement des conclusions dans les semaines ou mois à venir.
L’impact du Covid-19 sur la Thaïlande
La Thaïlande, anciennement royaume de Siam, et ses pays voisins que sont donc la Birmanie, le Laos, et le Cambodge ont très vite pris les mesures d’urgence nécessaires dès les premiers signes d’apparition du virus sur leur territoire. Et c’est suite à une certaine montée en flèche des cas de contamination début mars que la Thaïlande s’est vu imposer des conditions drastiques par son gouvernement.
Ainsi, après la fermeture des frontières et de tous les lieux publics, l’installation d’un couvre-feu de 22 h à 4 h du matin et le retour de l’état d’urgence, le militaire fraîchement nommé Premier ministre, Prayut Chan-o cha, mettait tout en place pour enrayer la pandémie au sein du pays. Même s’il fallait mettre la moitié de la population sur la paille pour y arriver.
Et on peut aujourd’hui tout de même saluer ses décisions, car avec "seulement" 3197 cas de contamination et 58 morts, la Thaïlande a gagné son pari et repris le dessus sur le Covid-19, bien qu’il faille encore rester prudent.
Mais aux dépens de combien de vies sociales et salariales ?
Les effets dévastateurs du plan anti covid-19
Le port constant du masque de protection dès les premiers signes de contamination annoncés par la Chine a sans doute été dans le bilan des vies sauvées
Ces effets néfastes et dévastateurs pour la vie sociale et salariale des individus ont des répercussions dans toutes les agglomérations du pays et aucune province n’est épargnée.
Mais nous allons nous pencher sur Chiang Mai, la capitale du nord du pays, pour donner un exemple concret. Appelée aussi « la rose du nord », la ville multiculturelle et bouillonnante d’activités en tous genres qu’est Chiang Mai n’est aujourd’hui plus qu’une fleur fanée.
Et même si depuis juillet tout pourrait rouvrir comme avant l’apparition du virus, la ville a bien du mal à reprendre des couleurs et sa population tire la langue tellement les estomacs sont creux et les poches sont vides.
Car de l’argent pour subsister à la vie de tous les jours, comme c’est commun à la moitié de la population en Thaïlande, il n’y en a plus. Il n’y en a plus et il n’est pas prévu qu’il y en ait à nouveau, si ce n’est à l’apparition d’un futur vaccin qui permettrait aux touristes du monde entier de revenir passer du bon temps ici.
En attendant, la plupart des gens ont perdu leur petite activité journalière et la ville désertée de ses touristes est au point mort.
Une ville fantôme parmi d’autres
Chiang Mai, devenue ville aux allures postapocalyptique avec ses rues vides et ses feux de forêts en arrière plan...
Si Chiang Mai n’est pas la seule ville à être dans cette situation, elle fait tout de même peine à voir, et la situation semble bien figée. Il est important de signaler que, déjà avant l’arrivée du virus, la ville souffrait depuis quelques années d’un air irrespirable durant les mois de janvier à mars.
Dû à la pollution automobile certes, mais surtout aux nombreux brûlis effectués durant ces 3 mois par les paysans alentour, pratique que nous, DailyLama, tâchons d'aider à éradiquer à notre échelle en soutenant l’association Volunteers Without Borders. Cette année 2020 aura donc vu se côtoyer l’abominable smog et le dangereux et invisible virus.
Chiang Mai est donc une ville fantôme comme beaucoup d’autres aujourd’hui. Elle est morte et tout semble si irréel que l’on se croirait dans une situation extrême ressemblant presque à un paysage postapocalyptique.
Les nombreux marchés de nuit, autrefois bruyants et pleins de vie, n’existent tout simplement plus, et plus de la moitié des restaurants et hôtels toutes catégories confondues ont définitivement mis la clé sous la porte, ne pouvant subsister à eux-mêmes face à la crise. Idem pour les nombreuses agences de tourisme, mettant de nombreux guides locaux dans des situations plus que précaires.
Et il faut comprendre qu’il n’y a pas de solutions alternatives en Thaïlande. Pas de chômage versé à qui que ce soit. Pas de RSA pouvant permettre de survivre quelques mois. Rien d’autre que le retranchement dans la méditation.
Des aides irremplaçables de part et d’autre
Alors que plus des trois quarts de la population se retrouvent donc en situation plus que précaire et que les soucis économiques sont loin d’être terminés, le gouvernement a pris quelques dispositions.
Ainsi, une baisse du tarif de l’eau et de l’électricité a été mise en place dès le mois de mars et un système d’allocation d’une somme équivalente à 5000 bahts (150 euros) s’est vu distribué aux plus chanceux étant en possession de certains documents administratifs.
Mais tout ceci est bien loin d’être suffisant face à la pauvreté extrême et soudaine de la population. Alors les banques offrent de nouveaux prêts à des taux très bas, mais tout le monde est déjà si endetté…
Restent tout de même de belles initiatives et des entreprises comme Dailylama, qui continuent à faire travailler beaucoup d’autochtones des vallées avoisinantes (dans notre cas en sous-traitant la création de multiples bracelets de méditation dits Mâlâ).
Cela leur procure toujours du travail, ce qui n’est pas rien en temps de crise, et de la qualité authentique pour les clients de Dailylama. Il y a eu aussi beaucoup de distribution de nourriture pour les plus pauvres et les plus démunis.
De beaux exemples de solidarité donc au pays du sourire, où la constance est de ne jamais se plaindre, car il y a toujours pire ailleurs. En attendant des jours meilleurs.