Le tourisme en Thaïlande face au Covid-19 : un nouvel espoir ?
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On sait tous aujourd’hui que la Thaïlande a été très efficace durant la crise sanitaire due au coronavirus survenue en mars dernier.
Avec seulement un peu plus de 3300 cas déclarés et 58 décès, le pays du sourire peut effectivement être fier de sa gestion.
Mais derrière ces chiffres certes très bas, comparés à la vague mortelle qui s’était répandue à travers le monde, se cache une triste réalité.
Celle de la cruelle absence de tourisme qui a mis la population dans une situation misérable des plus alarmantes.
Mais si le gouvernement ne veut prendre aucun risque face à une seconde vague de la pandémie sur son sol, le peuple, lui, gronde sa colère de plus en plus fort.
La situation du printemps dernier en Thaïlande
Si l’heure n’est toujours pas au bilan, car les risques d’une seconde vague s’accélèrent un peu partout dans le monde, on peut tout de même dresser quelques constats.
Dès le mois de janvier, après l’annonce de la part des Chinois qu’un virus, parti d’un marché populaire de Wuhan, commençait à se répandre sur l’ensemble de leur territoire, les Thaïlandais se sont quasiment tous masqués. Il faut dire qu’ils y sont habitués depuis longtemps.
Ici, dès que quelqu’un est enrhumé, il se masque pour protéger son entourage. Mais le gouvernement n’a aucunement fermé ses frontières à la Chine, qui a pu continuer à venir séjourner au pays du sourire en toute tranquillité durant ces fêtes de Nouvel An chinois de fin janvier.
Ce n’est que début mars que la situation a commencé à se désagréger et que de plus en plus de cas déclarés positifs au virus ont été enregistrés dans les divers hôpitaux du pays.
Situation alarmante, qui 15 jours plus tard devenait vite dramatique, car comme dans le monde entier, les chiffres ne faisaient qu’augmenter.
C’est le 20 mars que fut prise la décision de fermer toutes les frontières de la Thaïlande.
C’est en même temps qu’un couvre-feu et qu’un état d’urgence allait être mis en place, tandis que tous les lieux recevant du public allaient se voir fermer sur le champ.
Les conséquences de la crise sanitaire
Très vite, les mesures mises en place par le gouvernement thaïlandais allaient porter leurs fruits, grâce notamment à la discipline dont font preuve les Thaïs au quotidien.
En effet, en à peine 2 mois, on notait la baisse significative des nombres de personnes contaminées par le virus sur le territoire.
Et si malheureusement on comptait 58 décès dus au Covid, ce chiffre paraît encore aujourd’hui bien dérisoire comparé aux cas mortels relevés dans le monde entier.
Aujourd’hui, on salue encore la gestion impeccable de la crise par le gouvernement et on ne déplore aucun cas venant de l’intérieur du pays depuis 106 jours et, fort heureusement, plus aucun décès dû au Covid-19.
Mais si tout ceci ressemble à un véritable succès, il n’en est vraiment pas de même concernant la situation économique qui est vite devenue catastrophique pour la population locale.
Car comme on peut s’en douter, une grande partie des Thaïlandais vivent au jour le jour grâce à l’économie touristique.
Si le touriste, qu’il soit chinois, américain ou européen, n’est pas là pour dépenser son argent durant son séjour, le Thaïlandais meurt à petit feu, de faim et de désespoir.
Une situation économique catastrophique
Jusqu’en juillet dernier, plus un seul étranger n’avait pu mettre le pied sur le sol thaïlandais.
Et même les Thaïs restés coincés dans un pays étranger n’avaient aucunement pu rejoindre leur propre pays, les frontières leur étant aussi fermées.
On comprend alors que la situation économique du pays s’est envenimée au fil des mois.
Tout comme le monde entier, la Thaïlande n’a jamais vécu pareille situation catastrophique et peine donc à relever un tant soit peu la tête.
Ce pays, encore sous-développé il y a 40 ans, qui avait réussi à rivaliser avec de grandes puissances mondiales en matière d’économies justement, pourrait alors régresser ces prochains mois.
Pour bien comprendre, il faut se mettre en tête le quotidien d’un ou d’une Thaïlandaise. Ici, à moins d’être embauché en tant que fonctionnaire par le gouvernement, on vit de son travail, mais au jour le jour.
Il n’y a quasiment pas de sécurité sociale et encore moins d’indemnités chômage. Le problème est donc que quand l’économie en partie due au tourisme s’arrête, tout s’arrête.
Les Thaïlandais n’ont aucune autre alternative pour s’en sortir, aucune aide pour faire vivre les familles constituées de plusieurs générations de personnes et leur quotidien peut très vite devenir un enfer.
Car depuis la fin du mois de mars, les rues sont désertées, les villes sont fantomatiques et les commerces sont vides de toutes âmes depuis leur réouverture début juillet.
Et malgré une solidarité exemplaire des plus riches envers les plus pauvres, de nombreux cas de suicide sont à déplorer ces derniers mois.
La solution problématique du retour des touristes
C’est donc en juillet dernier, après plusieurs mois sans cas de Covid sur son sol, que la Thaïlande a rouvert ses frontières pour quelques cas bien précis.
Mais ces derniers sont loin de pouvoir relancer l’économie à eux seuls, car beaucoup trop restreints.
Ces cas très limités concernaient tout d’abord les Thaïs coincés depuis des mois à l’étranger et des hommes d’affaires étrangers ayant une entreprise à gérer sur place.
Puis au mois d’août ont été autorisés à rentrer dans le royaume les hommes et les femmes étrangères mariés à un ou une Thaïlandaise vivant sur place.
Pour le moment, les étrangers installés sur place grâce à un visa retraite ou étudiant n’y sont toujours pas autorisés et doivent faire preuve encore de beaucoup de patience.
Quant aux touristes, s’il y a des espoirs de solutions pour les accueillir dans les mois à venir, ils s’adresseront aux plus fortunés d’entre nous, tellement le parcours du combattant pour accéder à la Thaïlande est inabordable au niveau tarifs.
Pour les autres, les prédictions ne sont vraiment pas bonnes.
Le visa STV est-il la solution miracle ?
Après plusieurs annonces et rétractations, les membres du gouvernement thaïlandais réfléchissent à mettre en place un nouveau visa touristique très prochainement.
On parlait, il y a quelques semaines, de bulles de voyage qui ont été tout simplement annulées. On a parlé ensuite de faire rentrer des touristes à Phuket, l’île populaire aujourd’hui désertée comme tout le reste et ce plan-là est aussi tombé à l’eau.
En effet, certains autochtones ont vu d’un mauvais œil l’arrivée de centaines de touristes au sein de l’île. Car, aussi ambiguë que cela puisse paraître, beaucoup de Thaïlandais ont, malgré leurs graves soucis de manque d’argent, une peur panique que le « farang » puisse leur ramener le virus et donc des soucis de santé.
C’est donc d’un nouveau visa touristique dont parle le gouvernement depuis quelques jours à peine.
Il se nommerait le STV, pour Special Tourist Visa, et serait de 3 mois renouvelable 2 fois. Même s’il faut s’en réjouir, car c’est une belle ouverture, on va vite s’apercevoir qu’il est très difficile à obtenir et qu’il ne serait pas destiné à tout le monde.
Pour le moment, il faut en parler au conditionnel, car ce nouveau visa n’a pas été validé et n’est toujours pas paru au journal officiel thaïlandais. Pour ce que l’on en sait, il n’y en aurait que 1200 accordés chaque mois pour le monde entier.
Ce qui fait très peu, d’autant plus que des pays à risques comme les États-Unis ou la France en seraient pour le moment écartés.
Rajoutez à cela le prix de la quarantaine à effectuer à vos frais à votre arrivée dans un hôtel de luxe et vous déchanterez vite
Savoir prendre son mal en patience
La situation est donc navrante pour tous les Thaïlandais et les « Farangs » amoureux du pays du sourire.
Triste réalité, que l’on espère ne pas durer trop longtemps, car trop d’individus, qu’ils soient Thaïs ou expatriés, en souffrent quotidiennement. Chok-dee-khrap !